Goldman Jones Fredericks Elle Avait Dix-sept Ans
"A quoi tu rêves, redescends
C'est comme ça pas autrement
Faudra bien que tu comprennes
A chaque jour suffit sa peine
Après tout c'qu'on a fait pour toi
A ton âge on s'plaignait pas
L'excès en tout est un défaut
T'as pourtant pas tout c'qu'il te faut"
Ca devrait être interdit
Tous ces mots tranchants comme des scies
Antidotes à la vie, à l'envie
Mais quelle est sa maladie?
Elle avait dix-sept ans
Elle avait tant et tant de rêves à vivre et si peu l'envie de rêver
Comme ces gens âgés qui tuent le temps
Qu'ils n'ont plus, assis sur des bancs
Dix sept ans, elle dérivait à l'envers loin des vérités avérées
Elle disait qui vivra verra et moi je vivrai, vous verrez
"Méfie-toi de tes amis
Dans la vie pas de sentiments
On ne vit pas avec des si
Y a les gagnants et les perdants
T'as trop d'imagination
Mais garde un peu les pieds sur terre
Faudra qu'tu te fasses une raison
Attends, tais-toi, mais pour qui tu te prends?"
Elle aimait pas les phrases en cage
Etre sage, pas le courage
Elle disait, quitte à tomber de haut
Qu'elle vendrait chèrement sa peau
Elle avait dix-sept ans
Elle prenait la vie comme un livre qu'elle commençait par la fin
Pour être sûre de n'pas choisir, pour ne jamais renoncer à rien
Dix-sept ans, elle était sans clé, sans bagage
Pauvres accessoires de l'âge
Elle voulait que ses heures dansent au rythme de ses impatiences
Face à tant d'appétit vorace
Que vouliez-vous que j'y fasse?
A tant de violente innocence
J'avais pas l'ombre d'une chance
Pas l'ombre d'une chance