Guy Beart L'obelisque
Depuis maintes, maintes lunes
La lune ne venait plus voir
Voir l'obélisque
Voir l'obélisque
La lune ne venait plus voir
L'obélisque
Abandonné à sa peine
L'obélisque s'est couché
En pleine Concorde
En pleine discorde
Il s'est étendu sans mi-
-séricorde
Toute la ville s'indigne
À ce geste peu viril
Comment sans gêne
Sans honte il traîne
Surtout à deux pas de la
Madeleine
On a beau être obélisque
On n'est pas toujours de pierre
La moindre lune
Nous importune
D'autant que la lune est blonde
À la brune
Les manœuvres les plus folles
Ne peuvent le redresser
L'Empereur signe
Mille consignes
Mais rien ne peut remplacer
Joséphine
Les plus brillantes étoiles
Scintillent à son chevet
Vénus elle-même
Lui dit "Je t'aime"
Mais lui ne peut que trousser
Des poèmes
Soudain fragile et diaphane
La fugitive revint
"Bonjour la lune
Bonjour ma lune"
Dire qu'il s'était couché
Pour des prunes
Enfin remis, l'obélisque
Se dresse fier comme avant
Les plus grands maîtres
Firent connaître
{x2:}
Qu'il s'était accru de trois
Millimètres